Nous avons eu la chance, que dis-je le privilège d’avoir une interview exclusive d’une des plus grandes joueuses Française de sa génération, Edwige Lawson-Wade! L’ancienne meneuse de l’ Equipe de France a accepté avec une extrême gentillesse de répondre à quelques unes de nos questions! Les voici rien que pour vous!
Inside Basket Europe : Vous êtes une toute jeune retraitée, comment est venue votre décision d’arrêter votre immense carrière?
Edwige Lawson-Wade : J’avais un contrat de deux ans avec Montpellier, et quand j’ai signé ce contrat je me suis dit que ce serait certainement le dernier de ma carrière. Et au moment d’attaquer la deuxième année du contrat je me suis donnée jusqu’à Février pour voir si j’avais envie de continuer ou pas, et que si je ne changais pas d’avis d’ici là ce serait le bon moment pour arrêter. Donc en Février j’ai annoncé à mon club que j’arrêtais après le Championnat d’Europe. Et pour le moment c’est une bonne décision car le terrain ne me manque pas et que je prends beaucoup de plaisir dans le rôle de dirigeant. En revanche ce nouveau rôle n’est pas du tout une retraite, mais ça ne me dérange pas car j’adore ce que je fais, même si les déplacements à Paris pour la Ligue et mon rôle à Montpellier où je suis chargé du secteur professionnel me prennent du temps.Mais ces deux fonctions me plaisent beaucoup!
ISBE : En effet on ne peut pas dire que vous êtes dans l’inactivité, vous allez également participer aux Journées de l’ Arbitrage?
ELW : Oui je vais représenter la partie Basket aux côtés de Valérie Nicolas pour le Handball,Grégory Coupet pour le Football et Vincent Clerc pour le Rugby, j’ai eu la chance d’être choisie pour participer à cette belle initiative de La Poste, car sans arbitres pas de match et nous devons tous apprendre à respecter ce qu’ils font et comprendre un peu comment ça se passe à leur niveau.
ISBE : Vous pouvez revenir avec nous sur ce fameux dernier match de votre carrière de joueuse?
ELW : Le dernier match était une grosse grosse déception et un moment très dur à vivre, surtout qu’on voulait vraiment le gagner. En plus on avait fait un très bon Euro, les salles étaient pleines l’ambiance dans l’équipe était géniale ainsi qu’avec les supporters. Mais on ne fait pas un bon match et c’est pour cela qu’on était encore plus déçues parce que si on avait bien joué cette finale on aurait battu les Espagnoles. Mais en même temps on ne peut pas tout gagner non plus, cette équipe a vécu tellement de belles choses avec pas mal de chance de notre côté et des shoots miraculeux à la dernière seconde, on ne peut tout avoir non plus.
ISBE : Ici nous pensons que malgré la défaite vous avez apporté énormement au Basket lors de cette compétition, vous êtes d’accord?
ELW : Oui je pense aussi, on n’a jamais autant parlé du Basket Féminin qu’en ce moment, et du Basket Français en général, les gens ont appris à nous connaître avec les J.O avec un côté sympa et abordable qui leur a plu, et même si il n’y a pas eu la victoire au bout c’était un moment important pour le Basket en France!
ISBE : Justement cette géneration de Braqueuses a vécu de supers moments, vous ne regrettez pas de ne pas avoir fait partie de l’aventure en 2009?
ELW : Non parce que j’ai vécu de très grands moments à San Antonio en WNBA, là-bas c’est bien plus qu’un club pour moi, ce sont des amis un peu comme de la famille et j’y ai vécu des choses que je n’aurais pas pu vivre en Europe, on a quand même été championne de la Conférence Ouest. Mon mari y travaille maintenant, donc pour moi il n’y a aucun regret, on ne se voyait pas et c’était normal que je reste avec lui pendant l’été. En plus j’ai beaucoup progressé là-bas.
ISBE : C’est vrai que vous avez pu enrichir votre basket aux USA, nous avions fait un article sur votre carrière et votre palmarés, vous avez évolué dans les plus grands clubs Européens avec les plus grandes joueuses du Monde.
ELW : J’ai eu beaucoup de chance dans ma carrière, j’ai vécu de très grandes choses, côtoyer de très grandes joueuses et je suis reconnaissante pour tout ça. J’ai surtout essayé d’apprécier chaque moment!
ISBE : Et vous terminez donc cette aventure sur ce dernier shoot, vous pouvez nous dire ce qu’il s’est passé pendant les temps-mort?
ELW : Oui il y a eu deux temps-mort, sur le premier Pierre Vincent sort un système pour Endy Miyem et décide d’en prendre un second en voyant la défense Espagnole. Il décide de faire un système pour moi, pour que j’ai un shoot, sauf que ce que ce qu’on devait faire n’a pas fonctionné, je devais être à un endroit mais il y avait déjà une joueuse, ce qui fait que l’on a du s’adapter et on se retrouve avec le ballon en haut avec 5 secondes à jouer et un shoot qui n’est pas un bon shoot car il n’est pas ouvert. C’est pas évident ce genre de situation, ça ne fonctionne qu’une fois sur cinq.
Merci encore à Edwige pour sa disponibilité, sa gentillesse et tout ce qu’elle a pu apporter à notre sport, et au sport féminin en France, c’était un honneur de pouvoir recueillir les propos de cette immense figure du sport Français.